vendredi 20 juillet 2012

Qui suis-je ?

Qui suis-je ?
suis-je le mieux placé pour savoir qui je suis ?
Être le mieux placé, c’est d’abord avoir la meilleure place, spatialement, par rapport à quelqu’un ou quelque chose, pour en parler, l’observer, le connaître. Ainsi, dans un premier temps, il semble que le mieux placé pour connaître quelqu’un sera une personne qui en est proche. Ma famille et mes amis, mes proches précisément, sont mieux placés pour savoir qui je suis, connaître mes pensées, mes sentiments, mon caractère, en un mot tout ce qui constitue ma personnalité, me constitue comme personne, qu’un parfait étranger. En ce sens, qui mieux que moi pourrait alors savoir qui je suis ? Qui pourrait alors être plus proche de moi que moi ? Il semble donc que j’occupe une place privilégiée à mon égard, me permettant, grâce à la conscience et à l’introspection, d’avoir accès d’une manière immédiate ou réflexive à la connaissance des moindres qualités me caractérisant et me définissant. Pourtant, être le plus proche ne signifie pas nécessairement avoir le meilleur point de vue. Au théâtre par exemple, je préférerais une place un peu éloignée de la scène, me donnant un peu de recul sur ce qui s’y passe, à une place au tout premier rang. Ainsi, si je suis le plus proche de moi, ai-je pour autant le meilleur point de vue pour me connaître, pour accéder à un savoir de moi-même, c'est-à-dire un discours vrai – dont la condition est l’adéquation avec son objet, avec la réalité du moi et non l’image que j’ai de moi, c'est-à-dire donc un discours objectif, neutre ? Or, en étant à la fois sujet et objet lorsque je pense à moi, lorsque je parle de moi, puis-je réellement prétendre à une objectivité sur moi ? Mais si je ne suis plus la mieux placée pour savoir qui je suis, qui le sera ? Les autres en ce sens ne sont-ils pas plus à même de me décrire objectivement ? Mais peut-on considérer tous les autres comme aptes à me connaître sans distinction, sans établir de différence entre tous ces autres ? Le sujet nous demande en effet de comparer ma position et celle des autres : on ne nous demande pas si je suis « bien » placée mais si je suis la « mieux » placée. C’est la raison pour laquelle nous comparerons les positions des uns et des autres.

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